jeudi 9 juin 2011

Trénelle, un territoire rhizomique
















Le quartier Trénelle comme beaucoup de quartiers qui naissent d'un exode rural, a une structure sociale particulière. Une structure qui en même temps tisse tout le territoire que j'appelle rhizomique.
En botanique, le rhizome est la partie souterraine d'une plante. Il contribue à la fixation et à la stabilisation durable des berges. Il a également une fonction de réserve d'énergie. Il peut s'enfoncer profondément dans le sol pour permettre la prolifération de la plante.












De la même manière des familles sont venues s'installer sur ce territoire. Elles y ont pris racine, ont tissé des liens avec les autres familles. Ces liens sont invisibles pour l'étranger mais font avant tout du quartier un territoire social.
Aujourd'hui ce territoire connait un grand projet d'aménagement visant principalement à réhabiliter l'habitat insalubre et la construction d'une voie sur berge. Au delà des nombreux avantages que permet le désenclavement, certaines innovations qu'ont connu le monde comme la télévision ou l'automobile affectent le lien social sur ce territoire.
Comment maintenir ce lien avec les outils du design?
Dans un premier temps,  j'ai tenté de trouver les lieux où s'expriment les rapports sociaux. Je les ai trouvés dans l'espace public sous différentes formes. Notamment sous la forme du jardin que j'ai retenue comme support pour mes propositions.

mercredi 8 juin 2011

Design en pays mélés

Bonjour à tous, je fais un peu les choses à l'envers. Avant de vous présenter la raison d'être de ce blog, j'ai commencé par le projet.
Si je créé ce blog c'est principalement pour rendre compte aux habitants du quartier Trénelle, du travail accompli depuis ma dernière visite au mois de Janvier. Depuis, les idées présentées ont évolué pour aboutir à des propositions que j'ai soumis à un jury lors de ma soutenance à l' ENSCI les Ateliers.
Par l'intermédiaire de ce blog, j'espère également que les habitants de Trénelle réagiront à ces propositions.
Ce quartier cristallise l'histoire et la politique de la Martinique. Il nous questionne également sur la conception que nous avons du mot "HABITER".

mercredi 25 mai 2011

Les échelles

Les structures en forme d'échelle sont conçues pour s'apposer sur un mur. Dans le contexte du quartier Trénelle, où la densité des habitations est forte, il arrive que le propriétaire ne dispose pas de suffisamment de place sur son mur pour poser son échelle. S'il veut profiter de ses jardinières il doit demander à son voisin la permission d'installer la structure sur le mur de ce dernier. Pour exister la structure a besoin dans ce cas de l'accord du propriétaire du mur. Des négociations peuvent alors s'engager.
Échelle végétale installée chez une habitante.




















 




Sur la photo ci-dessus une femme debout sur son palier a posé son échelle sur le mur de l'habitation voisine.

Les jardinières

Les jardinières sont conçues à partir de matériaux que l'on peut trouver sur place. Les sacs en plastique sont des sacs que les habitants ont conservé après leurs achats au supermarché.
Ces sacs peuvent également se coupler avec des chutes de bois issues elles aussi du coffrage des poteaux du bâti.
 

Des tuyaux de canalisations ou de protections de gaines électrique servent aussi de jardinières.
De même que la la fibre de coco assemblé avec du latex naturelle est un matériau adéquate pour garder une terre imbibée d'eau.





















mardi 19 avril 2011

Dispositif N°3: Un rouleau de terre

Cette proposition émerge d'une réflexion sur la délimitation des parcelles. Alors que la mairie oeuvre pour la réalisation d'un Plan d'Occupation des Sols (POS), ce projet s'installe sur cette limite. A travers l'usage de cet objet, les habitants oublient les délimitations de terrain et partagent un lieu et un objet commun.
A la demande des habitants, un rouleau de fibre de coco et de la terre sont transportés par les ouvriers de la mairie dans le quartier, dans un espace commun. Nombre de ces espaces communs que l'on reconnaissait sous la forme du "lakou"(petite cour qui pouvait servir de cuisine, ou d'autres activités domestiques), se retrouvent aujourd'hui sous forme d'interstices résiduels, ou de couloirs.
C'est dans ces interstices que s'installe ce dispositif.
Une fois posé au sol, le rouleau est transformé en contenant. Il est laissé à l'appropriation des habitants qui viennent y planter ce qu'ils souhaitent.
Dans ce cas le contenant est public et le contenu est privé.




lundi 18 avril 2011

Dispositif N°2: Un cueille fruit

Ce dispositif s'installe lui aussi suite à une observation des pratiques existantes dans le quartier. 
Malgré la forte densité, il existe encore beaucoup d'arbres fruitiers. Ils servent à l'alimentation, mais également de repères à la délimitation de parcelles des habitants. Ces arbres ont souvent un propriétaire, mais il arrive qu'ils n'appartiennent à personne et qu'ils se retrouvent dans l'espace commun, pris entre les espaces privés. 
Le cueille fruit, comme son nom l'indique, permet de cueillir les fruits. Très utilisé à la campagne en Martinique, il a un usage privé. J'ai redessiné cet objet et son scénario d'usage dans la perspective d'une utilisation collective. 
Scénario:
En concertation, l'association MOUS (Maitrise d'Oeuvre Urbaine et Sociale), l'association de jardin, un élu municipal désignent ensemble les arbres de l'espace commun sous lesquels seront déposés les cueilles fruits. Ils sont à la disposition des personnes habitants à proximité de l'arbre. Après utilisation, le cueille fruit est posé à son emplacement de départ.






L'objet est fabriqué et installé par des membres de l'association de jardin.










Le cueille fruit devient un catalyseur social, puisqu'il permet d'amorcer le dialogue au sein de la communauté.